Avantages de ne pas suivre la pratique
Pour donner le ton, nous rappelons ici que nous devrions généralement suivre les pratiques. Elles nous aident à éviter les lacunes ou les problèmes courants pour lesquels elles ont été élaborées. Mais dans certaines circonstances, nous pouvons tirer profit du fait de choisir intentionnellement une voie différente.
Avantage 1 : Apprentissage
L'un de ces moments est celui de l'apprentissage. Lorsque vous vous entraînez ou que vous permettez à quelqu'un d'apprendre, il peut être utile que les élèves fassent l'expérience directe des leçons. "L'école des coups durs" est l'un des premiers enseignants de la vie. Tant que vous reconnaissez que vous vous exposez à des souffrances potentielles, vous pouvez tirer profit du choix intentionnel d'une autre voie.
Cet apprentissage par l'expérience peut être à la fois bon et mauvais. Pour la pratique personnelle, prendre intentionnellement la leçon de cette manière peut être relativement peu coûteux et peu risqué. Mais vous ouvrez une boîte de Pandore si vous permettez à ces pratiques d'être mises en production sans feuille de route pour leur migration ! Vous échangez du temps et quelques difficultés contre une meilleure compréhension de votre organisation et de la valeur des "meilleures pratiques actuelles".
Avantage 2 : Optimisation des coûts
En s'appuyant sur l'idée de laisser une "pratique courante non optimale" en production, nous pouvons voir la deuxième raison de ne pas rechercher la meilleure : l'optimisation des coûts. Rechercher la meilleure mise en œuvre possible, en particulier lorsqu'il s'agit de créer un nouveau produit, c'est choisir d'assumer un risque commercial considérable.
Dans les cas où vous ne savez pas si le produit sera rentable, le choix d'une méthode potentiellement coûteuse pour développer ou maintenir l'architecture vous engage sur une voie difficile. Dans ce cas, vous ne savez pas encore s'il existe un marché pour le produit. Construire le produit avec un porte-gobelet plaqué or n'est donc probablement pas la meilleure façon de dépenser l'argent ou le temps de l'entreprise dans l'immédiat.
En revanche, si vous privilégiez un véritable produit minimum viable, vous pouvez choisir de commencer par créer une version test moins coûteuse et fonctionnelle de votre produit. Cela vous permet d'éviter de payer des coûts de démarrage élevés tout en apprenant à connaître l'adéquation au marché, et d'acquérir l'expérience dont votre équipe et votre organisation pourraient avoir besoin pour soutenir une approche fondée sur les "meilleures pratiques actuelles" lorsque vous augmenterez la taille de l'application.
Comme nous y avons fait allusion dans l'article précédent, cette voie comporte ses propres risques. Pablo Picasso aurait dit : "Apprenez les règles comme un pro, afin de pouvoir les enfreindre comme un artiste". Tout en recherchant la raison économique de ne pas appliquer une "meilleure pratique courante", vous devez être extrêmement prudent pour ne pas vous tirer une balle dans le pied !
Le défi consiste à NE PAS se mettre dans le pétrin. Vous devez préparer votre solution de manière à permettre une croissance à un rythme donné pour l'avenir. Gardez à l'esprit qu'en pivotant au fur et à mesure que vous en apprenez davantage, vous pouvez potentiellement acquérir l'application à moindre coût que si vous optez d'abord pour la meilleure option. Ce n'est pas toujours le cas, mais si l'on y réfléchit bien, les économies de démarrage et la validation de la valeur ajoutée peuvent faire la différence entre une proposition de produit et son échec.
Bénéfice 3 : Traiter avec les gens
Cela nous permet maintenant d'aborder une troisième et dernière raison de s'écarter des "meilleures pratiques courantes" de l'industrie. Il s'agit de choisir intentionnellement certains défauts de conception pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'argent, mais qui concernent plutôt les personnes.
Il est de notoriété publique que de nombreuses transformations agiles sont semées d'embûches. Et en raison de ces tempêtes, beaucoup échouent. Imaginez la situation d'une organisation qui fait ses premiers pas dans une transformation agile. Sa vision fondamentale du travail peut littéralement l'empêcher de comprendre et d'appliquer efficacement certaines pratiques agiles.
Par exemple, si vous commencez avec une culture de commandement et de contrôle, il peut être extrêmement difficile de passer à une culture de confiance ! Passer d'une forme de leadership directif à une forme de leadership qui délègue ne peut se faire en une seule étape ! Le processus doit tenir compte des personnes qui le mettront en œuvre. Dans une culture de commandement et de contrôle, les compétences fondamentales qui permettent à la délégation de fonctionner ne sont pas mises en pratique, voire sont carrément absentes, parce que les membres de l'organisation n'ont jamais eu à les utiliser.
Dans un sens, la troisième raison de s'écarter des meilleures pratiques actuelles est donc pragmatique. Il s'agit des personnes. Il n'est pas souhaitable d'appliquer un processus spécifique si les personnes qui doivent le mettre en œuvre ne possèdent pas les compétences nécessaires. Nous ne laissons pas des enfants courir à bord d'un bateau sans gilet de sauvetage parce qu'ils n'ont pas les compétences de base pour nager ! S'ils courent sur un pont glissant, ils risquent de se retrouver en situation d'urgence. C'est là que l'aptitude à la natation est vitale. Nous exigeons donc le gilet de sauvetage et nous devrions également donner des instructions pour qu'ils ne courent pas sur le pont glissant.
Les avantages de ne pas suivre la "meilleure pratique actuelle" peuvent apparaître lorsque la théorie rencontre la réalité. Il se peut que nous devions ajuster le processus prescrit pour tenir compte de sa faisabilité dans l'organisation actuelle. Cela doit tenir compte de leur niveau de compétence et de la maturité de l'organisation dans certaines capacités.
Les logiciels sont écrits pour aider à fournir de la valeur aux gens. La manière dont nous fournissons ce logiciel, nos pratiques et nos modèles ont un impact sur la qualité de notre travail. Au fil du temps, nous avons appris de bons modèles grâce à une utilisation intensive et au partage de nos expériences. S'inspirer de la sagesse de ceux qui nous ont précédés peut donc nous aider à accélérer notre rythme pour atteindre notre objectif final : apporter de la valeur à des personnes réelles.
Mais si nous essayons de suivre un modèle, nous ne devons pas seulement nous demander si le modèle répond à nos défis techniques évidents. Nous devons également garder à l'esprit si et comment le modèle peut être appliqué à l'organisation. Nous devons permettre aux personnes qui le mettront en pratique de réussir. Et parfois, cela signifie qu'il faut commencer par ce qui n'est pas le meilleur, afin de pouvoir développer nos compétences, de continuer à fournir de la valeur, et de tendre continuellement vers les meilleures pratiques actuelles.
